dimanche 18 avril 2010

Quelles règles imposer à Google et Facebook ? Exprimez-vous !


L'Etat peut-il vous aider à protéger votre vie privée sur Internet face à des mastodontes comme Google ou Facebook ? Nathalie Kosciusko-Morizet, alias "NKM", y croit. Depuis quelques mois, la secrétaire d'Etat à l'Economie numérique bataille pour mettre en œuvre un "droit à l'oubli numérique" et réunit les grands acteurs du Web (Facebook, Google, Microsoft...) dans ce but.

Concrètement, cela doit permettre de faciliter la suppression sur Internet d'informations préjudiciables sur une personne, comme cette vidéo de vous éméché qu'un "ami" a jugé bon de poster sur Facebook et YouTube alors que vous êtes en pleine recherche d'emploi ou ce commentaire sur un blog qui vous décrit, à tort ou raison, comme "un petit chef caractériel". L'autre objectif est de vous donner un meilleur contrôle sur les informations qui permettent aux publicitaires de vous "cibler" grâce aux traces de vos pérégrinations sur Internet, souvent enregistrées à votre insu.

"Inutile, "nécessaire" ou "prioritaire" ?

De ces discussions avec les grands sites Web (de Facebook à Google en passant par les acteurs du E-Commerce français) associés à des avocats, des associations, (E-enfance, Action Innocence...) et les pouvoirs publics (CNIL, Ministère de la Justice..), Nathalie Kosciusko-Morizet a tiré un certain nombre de propositions qu'elle présente aujourd'hui aux internautes afin de recueillir leur opinion.

Cette consultation publique est lancée sur le nouveau site de son secrétariat d'Etat et s'achèvera le 31 mai. Son premier volet, un sondage en ligne pour se prononcer sur la pertinence de la mise en place du droit à l'oubli, est anecdotique (qui peut être contre à part ce qui font de votre vie privée leur gagne-pain?). Tout devient plus intéressant dans la partie "Evaluation" qui permet de donner son avis en jugeant "inutile", "nécessaire" ou "prioritaire" chacune des premières pistes de la charte qui doit garantir une bonne conduite des publicitaires, blogs et réseaux sociaux.

Qui peut dompter Facebook ou Google ?

On notera pour ces derniers acteurs trois propositions intéressantes : "Paramétrer par défaut le compte des utilisateurs au niveau maximal de sécurité et de confidentialité", "autoriser les utilisateurs à apparaître sous un pseudonyme et le recommander fortement aux mineurs", et "permettre aux utilisateurs de supprimer facilement leur compte". Soit tout le contraire de ce que fait Facebook aujourd'hui !

Les internautes qui se passionnent pour le sujet peuvent aussi proposer de nouvelles pistes en déposant leur contribution. Une fois des mesures retenues par le grand public et l'équipe d'experts, restera à convaincre les acteurs d'Internet de se plier à ces nouvelles contraintes. Si elle penche pour une charte, reposant donc sur leur bonne volonté, NKM ne s'interdit rien pour faire plier les récalcitrants. Mais que vaudra la loi d'un petit pays comme la France face à des sites qui comptent dix fois plus de membres qu'elle n'a d'habitants ? Il faut donc voir plus grand. La semaine prochaine, NKM retrouvera ses homologues européens à Grenade, en Espagne, pour faire avancer le dossier. C'est en permettant d'avancer sur ce type de sujets, concrets et qui touchent tous ses citoyens, surtout les plus jeunes, que l'Europe peut prouver son utilité. Et gagner en légitimité...

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