dimanche 16 mai 2010

Embouteillage sur le web


La Toile risque de tomber en manque d'adresses, met en garde le président de l'Icann. Or sans nouvelles adresses IP, impossible de connecter tous les nouveaux appareils destinés au web. Seule solution : changer le protocole de communication.
Trop d'appareils connectés, plus assez d'adresses IP : face au nombre croissant d'appareils électroniques capables de se connecter, Rod Beckstrom, président de l'Icann, l'organe de gouvernance du web, appelle à prendre des mesures rapides. Et notamment à mettre en application une nouvelle version du protocole de communication internet, l'IPv6. Selon lui, il ne reste plus à ce jour que 8 à 9% des quelques milliards d'adresses IP attribuées à tout nouvel appareil connectable dans le cadre de l'actuel protocole IPv4. Seul un changement de protocole permettrait d'assigner les milliards d'identifiants qui seront encore nécessaires pour permettre aux nouveaux appareils mis sur le marché de se connecter sur internet.

Il faut dire que ce fameux protocole internet de communication IPv4 est utilisé depuis l'ouverture d'internet au public. Mais depuis lors, une multitude d'appareils connectables ont vu le jour, des appareils photo aux lecteurs multimédia en passant par les consoles de jeux vidéo, ce qui représente autant d'adresses IP nécessaires en plus de celles utilisées pour les ordinateurs et les téléphones portables.

"Un énorme chantier"

"C'est un énorme chantier de gestion et d'opérations sur le réseau (...) mais il va falloir que ce soit fait parce que nous, les hommes, inventons tellement d'appareils qui utilisent internet maintenant", a ajouté Rod Beckstrom depuis Moscou, où il se trouvait pour le lancement officiel du nom de domaine en caractère cyrillique. Fait significatif, la Russie est en effet devenue le premier pays à bénéficier de la possibilité de proposer aux internautes des adresses de sites internet acceptant un alphabet particulier, autre qu'en caractères latins. L'Icann a approuvé fin octobre l'introduction graduelle de noms de domaines voire d'adresses complètes de sites internet tirés d'alphabets différents tels que l'alphabet arabe, chinois ou russe.

Pour l'instant, la Russie mais aussi l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont reçu le feu vert de l'Icann pour les noms de domaines nationaux. "C'est un grand pas en avant. Internet existe depuis près de quatre décennies et c'est la première fois que les noms de domaines s'ouvrent à des langues et aux caractères natifs d'une population", estime Rod Beckstrom, soulignant que la société californienne à but non lucratif a reçu près de 21 demandes de noms de domaines internationaux pour des pays. Mais cette évolution n'a pas été facile. Il a fallu 11 ans d'évolution techniques pour trouver un moyen d'ouvrir l'adressage du web à d'autres langages.

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