vendredi 21 mai 2010

Avez-vous protégé votre marque sur Twitter ?

Les titulaires d'un compte sur Twitter disposent d'une adresse URL gratuite du type Twitter.com/lenomducompte. Mais n'importe qui peut s'approprier une marque ou un nom descriptif. Cela ne vous rappelle pas les noms de domaine ? Nous avons mené l'enquête auprès des entreprises françaises du CAC 40 pour voir comment elles ont investi ce réseau social : 32,5 % disposent d'un compte Twitter, parmi lesquels on trouve Alstom, Essilor, Lafarge, Renault ou Schneider Electric. Ces comptes sont plus ou moins dynamiques. Plus de 2 300 tweets (messages brefs transmis par le titulaire du compte) pour twitter.com/AccorHotelsAPAC, 1 600 chez twitter.com/orangebusiness, 700 pour twitter.com/schneiderNA et… à peine 20 pour twitter.com/EADSgroup. Fatalement, les comptes les plus prolifiques en messages recensent le plus d'abonnés. Par exemple, 8 500 personnes suivent Orange Business sur Twitter.

Des adresses étonnantes

Lors de cette enquête, nous avons été frappé par la typologie des adresses URL. Ils sont peu à avoir un compte Twitter officiel qui reprendrait leur marque à l'identique – comme twitter.com/Alcatel_Lucent – ou celui d'une branche d'activité – twitter.com/BouyguesTelecom, par exemple. La plupart ont opté pour des adresses alternatives du type : twitter.com/veoliadotcom ou twitter.com/suezenv. Force est de constater que l'écrasante majorité (95 %) ne dispose pas de leur adresse URL Twitter naturelle. C'est qu'en matière d'attribution de compte Twitter, c'est la règle du premier arrivé, premier servi qui prévaut. Un homonyme peut devancer une grande marque ; Twitter.com/eads est exploité par David Eads, résidant à Chicago ! Cependant, la plus grande partie (62,5 %) de ces comptes aux noms officiels n'est pas utilisée. L'adresse est déposée et accessible mais aucun tweet n'est publié. Une inactivité qui n'empêche pas l'abonnement au compte : twitter.com/lvmh est suivi par 259 internautes, twitter.com/pernod_ricard par 144, Twitter.com/peugeot par 89...

Usurpation de marque

Problème : ces adresses Twitter sont bien référencées par Google. Tapez la requête Twitter carrefour et le site non officiel twitter.com/carrefour apparaît en deuxième position,comptant 111 abonnés. Le préjudice potentiel est important et notre étude démontre que de vrais spécialistes se sont accaparés les noms Twitter de grandes marques. Nous retrouvons le même avatar sur twitter.com/sanofi et twitter.com/alcatel. Drôle de coïncidence. Comment les marques peuvent-elles récupérer leurs noms ? Faire le parallèle avec les noms de domaine, c'est penser à la création d'un second marché sure lequel les comptes se monnaieraient. Cependant, le rachat d'un fil Twitter est interdit par les règles d'utilisation du site de microblogging, même si des accords à l'amiable ont déjà eu lieu (lire l'article : http://pro.01net.com/editorial/501196/twitter-le-nouveau-repaire-des-cybersquatteurs/). Face à ces nombreuses usurpations de marque ou d'identité, vous pouvez contacter Twitter (http://help.twitter.com/entries/18367-trademark-policy) pour récupérer votre adresse légitime tout en prouvant votre identité. Les témoignages sur ces procédures souvent longues (plusieurs semaines, parfois des mois) sont assez critiques mais certains comptes sont bien suspendus.Twitter.com/loreal, twitter.com/Credit_agricole, twitter.com/SaintGobain, twitter.com/Unibail_Rodamco, twitter.com/Vallourec ont probablement entamé des démarches pour stopper l'exploitation par un tiers de leurs marques. Avec succès. Si toutes ces entreprises n'ont pas vocation à communiquer sur Twitter, elles ont quand même intérêt à protéger ou récupérer leur nom sur ce réseau social. Elles peuvent même externaliser ces actions à des sociétés spécialisées qui ont acquis cette nouvelle compétence. Pour ceux qui ne sont pas familiers de Twitter, rendez-vous sur twitter.com/01net ou twitter.com/prodomaines.

Jean-François Poussard

Depuis 2004, Jean-François Poussard est un spécialiste du marché des noms de domaine. Il en maîtrise l'ensemble des enjeux transversaux : juridique, marketing, communication, référencement, technique et administratif. Il conseille les plus grandes sociétés françaises et européennes dans leur stratégie mondiale de nommage. Au printemps 2010, il rejoint l'agence internet Systonic pour y diriger le nouveau département sur les noms de domaine : Prodomaines. Il promeut également la plate-forme Keep Alert de Systonic qui surveille les noms de domaine, les réseaux sociaux, les régies publicitaires (Google Adwords), le plagiat de contenu... pour aider les marques contre des agissements frauduleux (cybersquatting, détournement de trafic et de notoriété...).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire